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DE L’EMPLOI POUR NOS MISSIONS
C’EST L’INTERET DE TOUTE LA POPULATION
Contre vents et marèes, le président de la République, le Gouvernement, entendent poursuivre leur politique destructrice en matière d'emplois publics.
A partir du dogme, stigmatisé également par la Cour des Comptes, du non remplacement d’1 fonctionnaire sur 2 partant à la retraite, ce sont près de 34.000 emplois supplémentaires qui pourraient être rayés de la carte de la Fonction publique d’Etat en 2010.
Il y a urgence à arrêter ce véritable massacre et à promouvoir des orientations radicalement différentes.
Quelle est la réalité ?
Au 31 décembre 2007, dernière date où des données officielles sont exploitables, la Fonction publique de l’Etat, Territoriale et Hospitalière employaient environ 5,2 millions d’agents, correspondant à 4,9 millions d’équivalents temps plein (ces chiffres incluent un peu plus de 300.000 militaires).
Sur ce total, 2,5 millions sont employés sur le versant Etat, 1,7 million sur la territoriale et 1 million sur l'hospitalière.
Enfin, en incluant les praticiens hospitaliers, environ 20 % des personnels sont des nontitulaires.
Durant les 20 dernières années, ces effectifs ont augmenté de 21 %. Sur la même période, le nombre d’habitants et la population active ont crû d’entre 12 à 13 %.
* Sur ces 2 dernières décennies, l’Etat n’a vu ses emplois ne croître que de 8 %, c’est-àdire, moins que la population.
* L’hospitalière d’environ 26 %. Mais, sur les 200.000 emplois que cela représente, environ 30.000 – ce qui est notoirement insuffisant – proviennent de l’ARTT du début des années 2000. Le véritable ordre de grandeur est donc plus proche de 20 %.
* Et la Territoriale de 48 %. Mais, sur ce versant, la mise en oeuvre de l’ARTT, ce sont environ 60.000 emplois. De plus, depuis 1993, les groupements de communes ont été multipliés par 6, les communes regroupées par 7 et la population concernée par 3 et demi. Ce ne sont pas moins de 170.000 emplois supplémentaires qui ont été créés pour ces missions spécifiques. En neutralisant ces 2 aspects, afin de comparer ce qui est comparable, les emplois de la Territoriale ont augmenté de 22 %.
Au global, à périmètre et temps de travail constants, les effectifs des 3 versants de la Fonction publique ont crû d’environ 15 % sur les 20 dernières années, soit à peine davantage que la population active
Dernier élément : une étude d’avril 2008 du Centre d’Analyse Stratégique spécifie que la France a un « taux d’administration » dans la « moyenne haute » des pays développés (avec 93 emplois pour 1000 habitants), proche du Royaume-Uni, en deçà du Canada et près de 2 fois inférieure au Danemark
Emplois supprimés, population pénalisée :
De 2003 à 2007 inclus, ce sont déjà plus de 70.000 emplois budgétaires qui ont été rayés de la carte.
En 2008, les chiffres quasiment arrêtés font apparaître une nouvelle réduction – de 30.000unités au lieu des 22.700 votés.
Si 2009 et 2010 continuent dans la même logique – plafonds d’emplois de la LOLF obligent, le cumul des suppressions sur ces 2 années atteindra entre 80 et 90.000 emplois !
Et si, scénario catastrophe, 2011 et 2012 prolongent cette mécanique infernale, cette politique ultra-libérale aura procédé au plus grand dégraissage jamais atteint : entre 250 et 300.000 emplois supprimés !
Un tel massacre de l’emploi public a – et aura davantage demain – des conséquences dramatiques sur les conditions de travail des personnels et sur la qualité du service public rendu.
Il ne faut pas s’y tromper : aucun secteur ne sera épargné. Par ailleurs, si les secteurs qui sont frappés par des dizaines de milliers de suppressions d’emplois sont, bien entendu, les principaux sacrifiés sur l’autel de ces choix régressifs, ne perdons surtout pas de vue que quelques emplois disparus dans un établissement de taille modeste, c’est parfois l’existence même de celui-ci qui est remise en cause.
Car, au bout du compte, c’est bien de cela dont il s’agit : mettre les services publics en conditions de dysfonctionnement pour en préparer la privatisation.
Quand on voit la situation catastrophique en matière d’effectifs des hôpitaux publics, la mise en oeuvre d’une tarification à l’activité (la fameuse T2A) qui n’est rien d’autre que l’introduction de la recherche effrénée de la rentabilité et les nouvelles suppressions massives d’emplois qui sont prévues, on a la confirmation qu’il est bien question de rétrocéder, par pans entiers, des missions d’intérêt général au secteur marchand.
Or, la réalité, c’est que toutes les externalisations et les privatisations ont une triple conséquence: elles amoindrissent le niveau du service public, elles mettent à mal l’égalité de traitement et, cerise sur le gâteau, elles coûtent plus cher aux citoyens.
Pour la CGT, les emplois dans la Fonction publique ne sont pas une variable d’ajustement économique. Ils doivent être liés aux missions d’intérêt général que celle-ci doit remplir, dans ses 3 versants.
Et, à cette aune, la réalité, c’est que notre pays et tous ses citoyens ont besoin d’emplois publics, statutaires et qualifiés, certainement pas de coupes sombres et massives, préjudiciables à tous.
Nos revendications :
Avec la population et les usagers qui, de plus en plus nombreux refusent et combattent cette politique désastreuse, la CGT continue d’exiger :
** L’arrêt immédiat des suppressions d’emplois.
** Des créations partout où les besoins de la Fonction publique l’exigent.
** La résorption de la précarité qui passe notamment par un plan de titularisation.
** Le retour dans la Fonction publique des missions passées au secteur privé.
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